Architecture déconcertante, plan original, site improbable… toutes ces églises devraient vous surprendre.
L’insubmersible
Entre 1948 et 1950, on construit dans cette région du Tyrol une grande centrale hydro-électrique. La vallée est alors noyée dans un lac de retenue. Les quelques centaines d’habitants de Graun sont contraints au déménagement. Le village disparaît sous les flots sauf l’église qui pointe encore le bout de son clocher. Lorsque le lac gèle, on peut l’approcher.
Sous une bonne étoile
Bienvenue à Žďár, une ville tchèque au nom bref, mais très difficile à écrire sur ordinateur. Son église Saint-Jean-Népomucène adopte un plan centré en étoile.
Autour, le cloître est aussi étoilé. Aucun des murs n’est droit ! On l’explique par la passion de l’architecte Santini-Aichel, un Tchèque d’origine italienne, pour l’utilisation du compas plutôt que de la règle.
L’intention du technicien est aussi symbolique. La forme fait référence aux 5 étoiles apparues au-dessus de la rivière lorsque saint Jean-Népomucène, martyr du XIVe siècle, fut noyé.
Le phare d’Islande
Reykjavík accueille le plus grand édifice religieux d’Islande et le plus fantastique. Épris du style expressionniste, l’architecte Guðjón Samúelsson (un prénom bref mais devant lequel mon clavier capitule) fut inspiré par le paysage islandais, composé notamment de montagnes et de colonnes de basalte. La couleur blanche rappellerait les glaciers. Bien que terminée en 1986, cette église luthérienne présente à l’intérieur une architecture gothique.
À rendre jaloux le Mont-Saint-Michel
À la fin du Xe siècle, saint Michel apparaît à l’ermite Jean Vincent et lui ordonne de construire un oratoire sur le mont où il s’est retiré. Lieu rapidement transformé en monastère. L’histoire/la légende de Saint-Michel-de-Cluse rappelle beaucoup la fondation de l’abbaye du Mont-Saint-Michel en Normandie, tout comme le site en hauteur, mais nous sommes ici dans les Alpes, près de Turin.
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Sacré oignon
L’église baroque Saint-Jean-Baptiste à Westerndorf am Wasen est dotée du « plus grand toit en forme de bulbe d’Allemagne ». Ce qui lui donne un caractère oriental.
La cathédrale verte
En 1987, 178 peupliers ont été plantés sur un polder des Pays-Bas. Leur emplacement a été précisément choisi pour reprendre la taille et le plan de la cathédrale de Reims. C’est un exemple de land art : l’artiste utilise le paysage et travaille à partir d’éléments naturels (arbres, bois, pierre…).
Le rêve du concepteur Marinus Boezem : que bientôt des maisons s’implantent autour afin que son église végétale se retrouve comme les vraies églises au cœur d’une ville.
Un record en attente
La fiche Wikipédia précise : « fin des travaux : date non communiquée ». Malgré les moyens modernes, la Sagrada Famila reste encore encombrée d’échafaudages et de grues. Pourtant la première pierre fut posée en 1882 et son architecte Gaudí est mort depuis presque un siècle.
Il manque principalement la façade occidentale à 4 tours. Quand on achèvera le sommet de la flèche centrale, la basilique atteindra 172 m de haut. Le titre de plus haute église d’Europe lui reviendra. Barcelone peut cependant s’enorgueillir que, même inachevée, l’œuvre de Gaudí figure déjà au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Du vieux bois
Dans les années 1960, l’analyse scientifique des poutres rendait son verdict : le bois remontait à l’an 845 ! Ce qui faisait de Saint-Andrew de Greensted la plus ancienne église en bois d’Angleterre et même d’Europe. Depuis la fièvre s’est calmée. Une nouvelle étude dendrochronologique a rajeuni les poutres de chêne : l’église date en fait du XIe siècle. Ce qui reste exceptionnel.
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La chapelle des condamnés
Cette chapelle minuscule a la particularité d’être installée sur un pont. De là, on plongeait autrefois dans le Rhin les femmes condamnées pour adultère et inceste. Si on les remontait vivantes, elles étaient libérées !
Une église dans l’église
Dans cette chapelle du XIIIe siècle, saint François d’Assise prit conscience de sa vocation, eut une vision du Christ et de la Vierge puis mourut. Quand en 1579 le pape envisagea de construire une grande basilique à son emplacement, il choisit néanmoins de conserver le petit monument et de l’englober dans la nouvelle construction.
Tranquillité assurée
Près du village de Katskhi en Géorgie, des moines orthodoxes se retiraient au Moyen Âge sur cette arête calcaire pointant à 40 m. Ils vivaient donc isolés, mais aussi à l’étroit. Le plateau sommital ne mesure en effet que 10 m sur 15, la chapelle en occupant un tiers. Heureusement, les ermites avaient réussi à creuser une cave à vin sous leur bâtiment d’exploitation.
Au XVIe siècle, le monastère fut probablement abandonné. Il fallut une équipe d’alpinistes pour y remettre les pieds en 1944.
Obsession du chiffre
Sa bizarrerie ne réside pas dans son architecture baroque, courante en Autriche. Elle vient de l’attachement de l’architecte Prunner au chiffre 3. Dans cette église, il a vu triple : plan triangulaire, trois tours, trois autels, trois portails et même trois orgues… Autant d’allusions à la Trinité. La légende rapporte que la construction coûta exactement 333 333 florins !
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L’église transparente
On n’y célèbre aucune messe ; les architectes cherchaient seulement à créer une illusion d’optique. Selon l’angle ou la position que vous adoptez, l’église se révélera plus ou moins transparente. Donc si vous n’aimez pas cette structure d’acier, il suffit de vous pencher pour la voir (presque) disparaître.
Au cas où vous connaîtriez d’autres églises surprenantes, signalez-les-moi. De vos propositions, peut naître une suite à cet article.
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