Identifier les arcs dans les églises

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Laurent Ridel

Les bâtisseurs d’églises ont adopté l’arc pour franchir des ouvertures. Vous tenez là une des clés pour décoder l’architecture chrétienne et plus largement l’architecture depuis 2500 ans. Explications.

Pas d’églises sans arcs. Ces éléments fondamentaux de l’architecture médiévale religieuse (mais aussi civile) se déclinent en une variété de profils. Les arcs en plein cintre et brisés sont les plus courants, mais il existe des formes plus complexes, étonnantes, voire délirantes. Avant que vous appreniez à les distinguer, peut-être aimeriez-vous savoir pourquoi les architectes ont tant employé les arcs.

Abbaye de Beauport
Arcades dans la nef de l’abbatiale de Beauport (Côtes-d’Armor)

De l’arc à l’arcade

L’arc, vous voyez un peu tous ce que c’est sans pouvoir toujours le définir. En simplifiant quelque peu, disons que c’est un élément d’architecture courbe employé pour franchir un espace. Je vous montrerai plus bas que cette définition souffre quelques exceptions. Mais ne compliquons pas les choses.

portée et flèche d'un arc

Ce n’est pas une invention du Moyen Âge. Les Romains l’utilisaient. Pensez aux arcs de triomphe, aux ouvertures du Colisée ou aux arches superposées du Pont du Gard. Mais les architectes des églises médiévales les multiplient, varient leur application et diversifient leur forme. Bref, ils ne peuvent construire un édifice sans.

L’édification du Colisée à Rome repose sur le principe de l’arc

Leur arc n’est jamais constitué d’un seul bloc. Il est trop difficile — voire impossible — de trouver une aussi grande pierre et de la tailler selon cette forme arrondie. Regardez plus attentivement les arcs romains et médiévaux : chacun se compose de plusieurs pierres ou briques, les claveaux

Les bâtisseurs font reposer ces arcs sur des supports droits, par exemple des colonnes, afin de former une porte, un passage ou une fenêtre. L’ensemble arc-supports s’appelle une arcade. Une série d’arcades constitue fréquemment le premier niveau des cathédrales.

Pourquoi les architectes aiment-ils les arcs ?

Les bâtisseurs voient dans l’arc trois avantages :

  1. il couvre un espace sans trop fragiliser l’édifice,
  2. il embellit les ouvertures
  3. il donne un certain prestige au bâtiment

1. L’arc pour assurer la stabilité architecturale.

Le rôle d’un architecte de monuments est de construire un bel édifice et surtout de le faire tenir debout malgré sa grandeur. Or toute ouverture dans un mur (une porte par exemple) le fragilise. Traditionnellement, on pose un linteau pour couvrir l’ouverture. Avec le risque que l’écrasement que subit cette grande pierre rectangulaire finisse par la fissurer puis la casser. Par l’intermédiaire des claveaux, l’arc remédie partiellement à ce problème puisqu’il déporte les forces vers les supports. Autrement dit, il supporte le poids de la maçonnerie mieux que le linteau.

arc et linteau

Génial ! Sauf que ces forces obliques ne sont pas parfaitement verticales, mais plutôt diagonales. Elles génèrent donc un écartement horizontal des supports à l’origine d’une possible catastrophe : les claveaux de l’arc s’écroulent. C’est arrivé plus d’une fois au Moyen Âge. Un (bon) architecte doit veiller contre ce risque. Par exemple en épaississant les supports ou en les épaulant par des murs ou des contreforts.

Malgré cet inconvénient, l’arc s’avère très pratique. Dans une solution traditionnelle, si vous voulez franchir un grand espace, vous allez devoir tailler un linteau au moins aussi large. Donc, trouver un énorme bloc, le façonner et le transporter en pestant son poids. C’est ce que faisaient les Grecs de l’Antiquité pour leur palais ou leur temple.

Cette méthode de construction a fait sourire les Romains. Ils ont pris des pierres de taille moyenne, taillées en coin, ou de simples briques ; ils ont assemblé ces claveaux en leur donnant un profil d’arc. Deux points distants pouvaient ainsi être reliés. Trop fort les Romains (en vérité, ils semblent avoir copié la technique des Étrusques).

2. L’arc pour embellir un édifice.

Les lignes courbes des arcs plaisent à l’œil. Bien plus que la platitude d’un linteau. D’ailleurs, quand on inventera des matériaux capables de supporter de lourds poids, comme le béton armé ou la poutre métallique, et donc revenir possiblement à la solution du linteau, les architectes continueront à placer des arcs dans leur construction. Mais nous voici entraînés bien loin du Moyen Âge.

3. L’arc pour une question de prestige.

Pensez à ces empereurs romains qui construisaient des arcs de triomphe. Passer sous un tel arc à la tête de son armée rend bien mieux que franchir une porte à linteau, toute décorée qu’elle soit. L’arc magnifie une ouverture. Les architectes du Moyen Âge l’ont bien compris : ils privilégieront les entrées des églises sous cette forme.

Le faux duel du Moyen Âge : arc plein cintre contre arc brisé

Arc plein cintre et arc brisé

Vous connaissez cette paire depuis l’enfance. À l’école, on vous a appris que les arcs ronds (en plein cintre) étaient employés dans les églises romanes tandis que les arcs pointus (brisés) désignaient une église gothique. Maintenant que vous êtes grands, je vous dis la vérité : ce n’est pas tout à faire exact. Inutile d’aller crever les pneus de votre ancien(ne) professeur(e) pour cette leçon d’architecture erronée, ça n’en vaut pas la peine.

Quelle est cette vérité déstabilisante ?

  • Les arcs ronds, en plein cintre (ou semi-circulaires, c’est pareil), très populaires à l’âge roman, ont continué à être employés à l’âge gothique (je vous en parle plus bas), mais aussi à la Renaissance et bien plus tard. Ils ne sont donc pas très fiables pour en déduire le style d’une église.
  • Les arcs brisés (ou aigus, ou pointus) existaient déjà dans les monuments romans. À la fin du XIe siècle, la gigantesque église abbatiale de Cluny en comptait.

Après cette mise au point, il faut reconnaître que l’arc brisé a connu une faveur exceptionnelle chez les bâtisseurs gothiques. Mieux que l’arc en plein cintre, il reporte les poussées vers les supports et génère moins d’écartement grâce à sa forme aiguë. Gage d’une meilleure solidité de l’édifice.

En prime, il offre une ouverture plus importante grâce à sa plus grande hauteur de flèche. Moins de surface murale signifie davantage de lumière qui pénètre dans l’édifice. En tirant parti de ces deux qualités, les architectes ont construit des monuments plus hauts et plus éclairés. En résumé, vous tenez une partie de la recette des chefs-d’œuvre que sont les plus célèbres cathédrales de France : Reims, Notre-Dame de Paris, Amiens, Chartres…

A largeur égale, l’arc brisé (à gauche) est plus ouvert que l’arc en plein cintre (à droite)

Variantes autour des arcs de base

Dans vos visites d’églises, vous ne rencontrerez pas toujours des arcs purs (plein cintre ou brisé équilatéral). Grâce à la maîtrise de la géométrie, les architectes se sont amusés à en inventer afin de varier leur ouverture ou leur portée. Quitte à renverser le modèle.

Passons les principaux en revue. Ne vous inquiétez pas si vos connaissances géométriques datent un peu. Savoir ce qu’est un cercle, un centre et un rayon suffisent comme bagage pour reconnaître les différences, parfois subtiles, entre les types d’arcs.

Arc en plein cintre et ses variantes
Arc en plein cintre et ses variantes. Tous se basent sur le tracé d’un cercle.
  • Arc en plein cintre. Sa courbe dessine exactement la circonférence d’un demi-cercle.
  • Arc surhaussé. Plus haut que large, il ressemble à un fer à cheval.
  • Arc surbaissé. Plus large que haut, il semble comme écrasé. Sa courbe ne suit qu’une partie du demi-cercle.
  • Arc outrepassé. Sa courbe outrepasse le demi-cercle. Vous n’en verrez pas beaucoup si ce n’est de l’autre côté des Pyrénées, dans l’architecture arabo-musulmane. Par exemple, à la mosquée de Cordoue.
Arc brisé et ses variantes.
Arc brisé et ses variantes. Ils se fondent sur le tracé de deux cercles dont les centres sont plus ou moins proches.
  • Arc brisé en tiers point. Les arcs brisés se tracent toujours en recoupant 2 cercles au moins. Dans le cas de l’arc en tiers-point, s’ajoute cette particularité : la distance entre les 2 supports (la portée) équivaut au rayon des cercles. Retenez cet arc, car les édifices gothiques en sont truffés. La raison de son succès ? Il est équilibré au point qu’on pourrait inscrire un triangle équilatéral dans son ouverture.
  • Arc brisé en lancette. C’est un arc très aigu, car les centres des cercles se trouvent à l’extérieur.
  • Arc brisé surbaissé. Les centres des cercles se trouvent à l’intérieur de l’arc.

Les arcs raffinés et délirants

À étudier les monuments du Moyen Âge, on observe comme une rivalité entre architectes : qui fera l’arc le plus audacieux, le plus complexe, le plus renversant ?

arcs polylobés, en accolade et en anse de panier
  • Arc polylobé. La courbe semi-circulaire ou brisée de cet arc est grignotée par des lobes (des petites parties arrondies). L’art gothique a beaucoup aimé les arcs trilobés (à trois lobes).
  • Arc en anse de panier. On dirait un arc surbaissé. Sauf que son tracé se fonde sur au moins 3 cercles au lieu d’un seul.
  • Arc en accolade. Sa mode se répandit surtout au XVe siècle. Un bon repère pour dater approximativement une ouverture.
arcs en mitre et plat
  • Arc en mitre. Là, ça commence à déraper. Oser inventer des arcs qui ne sont pas courbes, c’est se moquer du monde ! Rectiligne, l’arc en mitre a la forme d’un V inversé. Vous en verrez notamment orner les plus beaux clochers d’Occitanie.
  • Arc plat. Pourquoi pas un cercle carré ? Appelé aussi plate-bande, l’arc plat ressemble à un linteau, mais son découpage en claveaux le rapproche de l’arc. N’attendez pas un quelconque intérêt architectonique. C’est juste pour la déco.
  • Arc inversé. On dit que le génie se reconnaît au fait qu’il bouscule les règles. Retourner un arc, c’est donc génial. Comme ces architectes exceptionnels sont rares, vous pourrez passer votre vie de touriste sans rencontrer un arc inversé. Pour vous épargner cette frustration, je vous en ai déniché un en Angleterre. Fascinant.
Cathédrale de Wells et son arc inversé
Cathédrale de Wells. Au niveau de la croisée, la superposition de deux arcs inversés garantit la stabilité de cette partie fragile (Sweetaholic sur Pixabay.com)

Assembler les arcs

Un peu comme les pièces Lego, vous pouvez combiner les arcs simples pour créer des formes complexes.

  • Enchaîner les arcs. Mettez plusieurs arcades à la suite, et vous obtenez un résultat visuel fascinant et une merveille de stabilité architecturale. Car les arcs s’épaulent (rappelez-vous les poussées). Plaquez les arcades sur un mur nu et vous l’animez de la plus belle des manières.
Arcature
Une arcature est une suite d’arcades généralement aveugles.
  • Croiser les arcs. Cette disposition est à l’origine de l’architecture gothique. Les églises de ce style sont en effet constituées de croisées d’ogives. C’est-à-dire d’arcs qui se croisent. Et remarquez le type de ces arcs : ce sont souvent des arcs en plein cintre. Quand je vous disais que le gothique ne reposait pas seulement sur les arcs brisés…
Croisée d'ogives
Cathédrale d’Evreux
  • Enchâsser les arcs. Pour augmenter l’effet visuel d’un arc, superposez-les. Vous obtenez une archivolte. Les plus beaux portails d’église reposent sur cet assemblage hypnotisant.
Portail Sainte-Anne à Notre-Dame de Paris
Le portail Sainte-Anne de la cathédrale de Paris. La succession de 4 voussures forment l’archivolte

À ce stade de l’article, les arcs commencent à se mélanger dans votre tête. Bravo à ceux qui sont parvenus jusqu’à ces lignes. Comme récompense de votre courage, je vous offre mon remède anti-confusion : un catalogue imagé des principaux types d’arcs. Faites-moi plaisir : imprimez-le ou redessinez-le puis courez, votre feuille à la main, reconnaître dans l’église la plus proche ces éléments architecturaux de base.

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L’AUTEUR

Laurent Ridel

Ancien guide et historien, je vous aide à travers ce blog à décoder les églises, les châteaux forts et le Moyen Âge.

Ma recette : de la pédagogie, beaucoup d’illustrations et un brin d’humour.

Laurent Ridel

15 réponses à “Identifier les arcs dans les églises”

  1. Avatar de LACOUR
    LACOUR

    Ah ! Laurent, le début de la lecture des arcs fut simple, mais quelle difficulté pour arriver à comprendre les explications finales… C’est à relire tranquillement et à découvrir en visitant des lieux. Merci pour toutes ces recherches et le vocabulaire approprié. Amicalement. Annie

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      En effet, ce n’est pas l’article du site le plus facile à lire. Mais c’est l’un des plus pratiques. Avec la liste des arcs sur une feuille, tu ne visiteras plus les églises de la même façon.

  2. Avatar de Astrid Houssay
    Astrid Houssay

    Merci pour cette belle synthèse qui m’a en outre permis de découvrir les arcs inversés.

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Merci. Dîtes-moi si vous trouvez ces arcs inversés quelque part.

  3. Avatar de André Laeremans
    André Laeremans

    Comme d’habitude, Laurent…un régal et un réel apprentissage
    on en garde toujours quelque chose en plus
    encore bravo

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Ravi qu’un article aussi long (le plus long du site à ce jour) soit quand même un régal.

  4. Avatar de Bernard
    Bernard

    C’est vrai, un régal pour ceux qui aiment apprendre ! Merci.

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      C’est exactement ça le but du site : apprendre sans que ce soit trop lourd. Merci.

  5. Avatar de YS
    YS

    Bonsoir.
    Merci pour cet article ! Très instructif et intéressant, comme tous vos articles d’ailleurs !
    Une question me taraude néanmoins : y a-t-il une différence entre voûte et arc ? Ou bien sont-ce des synonymes ?
    Je ne comprends pas ce qui différencie ces deux éléments architecturaux, si tant est qu’il y ait une différence …
    Je vous remercie à l’avance.

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Merci ! Arc et voûte ne sont pas synonymes. La voûte couvre une surface. C’est donc une notion qui s’appréhende en 3D. Un arc se comprend en 2D (c’est une coupe dans le bâtiment). Bien sûr, les deux mots sont liés car de la forme de l’arc dépend la forme de la voûte.

      1. Avatar de YS
        YS

        Merci beaucoup pour votre réponse !!!

  6. Avatar de Topinambour
    Topinambour

    Bonjour Laurent, sans vouloir critiquer la qualité et l’intérêt de votre travail (que je découvre), je me permets néanmoins une remarque à propos de l’arc plat (plate-bande).

    Je vous cite :  » N’attendez pas un quelconque intérêt architectonique. C’est juste pour la déco ».

    Certes une plate-bande c’est très joli, surtout avec, comme souvent, une clef en saillie mais non, ce n’est pas que de la déco !

    D’un point de vue architectonique, l’intérêt d’une plate-bande (arc appareillé plat) est d’accepter une portée ou une charge (ou les deux) supérieure à un linteau monolithe de même épaisseur, ce qui, j’en conviens, est contre-intuitif…

    En effet, une plate-bande est un linteau pré-fendu suivant des plans de clivages *STABLES*, autostables par effet de coin. Sous la charge, chaque claveau tend à pousser vers le bas en écartant ses deux voisins qui font de même, empêchant ainsi tout glissement et déformation de l’ensemble. Cependant, cette stabilité sous charge se fait au prix d’un report des forces verticales qui deviennent obliques et tendent à écarter les piédroits et donc à disloquer la plate-bande si les piédroits sont insuffisamment contrebutés, comme pour tout arc, car un arc plat est un arc et se comporte comme tout arc !

    Pour illustrer le fait que le choix entre plate-bande et linteau monolithe était lié à des motifs architectoniques plus qu’architecturaux, il suffit d’observer les ouvertures des nombreux bâtiments XVIIIe-XIXe à plusieurs étages qui ornent nos villes : les fenêtres de même portée sont munis de linteaux aux étages supérieurs, de plates-bandes aux étages inférieurs (charges supérieures) et pour un même étage (mêmes charges) les ouvertures les plus larges ont systématiquement des plates-bandes, les moins larges des linteaux, sans que cela soit lié à la difficulté de réalisation de gros linteaux car, suivant leur emplacement et leurs charges, on peut trouver sur un même bâtiment des linteaux de portée supérieure à certaines plates-bandes, le choix dépendant de la charge à supporter.

    Oui, les plates-bandes sont mécaniquement supérieures aux linteaux monolithes, c’est un fait et les faits étaient tout aussi têtus aux époques antérieures à celles citées en exemple. Le seul problème d’une plate-bande est que ses qualités mécaniques ne peuvent s’exprimer que si elle est rigoureusement tracée (plans de clivages parfaitement concentriques), que ses claveaux soient rigoureusement taillés et que l’ensemble soit rigoureusement monté, bref du travail de professionnels hautement qualifiés et expérimentés sinon… patatras !

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Merci de faire profiter les lecteurs de ce site de votre connaissance sur ce type particulier d’arc.

  7. Avatar de William Lucas
    William Lucas

    j’ai adoré ce petit mėmo. effectivement à faire suivre sur le terrain pour une 1ère approche.

  8. Avatar de cédric
    cédric

    Le report des charges dans l’arc en plein cintre est vertical non oblique. C’est tout l’intérêt du cercle. Si le report n’est pas vertical c’est que l’arc n’est pas un cercle parfait.

    Sur internet on trouve deux définitions incompatibles de l’arc en tiers-point. La définition correcte à mon avis n’est pas celle de votre article (triangle équilatéral) mais celle donnée notamment sur Chronomath (les centres des cercles partagent la base en trois segments égaux). C’est celle qui explique la formule « tiers-point » qui serait incompréhensible dans le cas du triangle équilatéral.

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