Les chanoines, les oubliés des cathédrales

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Laurent Ridel

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Des cathédrales, on retient les formidables bâtisseurs qui ont réussi à les élever. Parfois, on pense aussi à l’évêque dont elles servaient de siège. Par contre, on néglige leurs principaux animateurs : les chanoines. Personnages importants, ils passaient une grande partie de leur journée à célébrer le culte dans le chœur. Leur pouvoir était tel qu’ils rivalisaient avec l’évêque.

chanoine Adrien de Hénancourt

Ces chanoines, vous les verrez assez souvent représentés en sculptures, en peintures ou sur les vitraux à l’intérieur des cathédrales. Leur signe distinctif est l’aumusse, une pelisse de fourrure. Pendant les périodes chaudes, les chanoines la suspendent au bras. En hiver, pendant les offices, ils la portent sur la tête et les épaules pour se protéger du froid. En effet, prier pendant des heures dans une cathédrale souvent froide et humide nécessite un minimum de protection.

Les chanoines ne sont pas des moines

Emploi du temps d'un chanoine

À quoi passe sa journée (et une partie de la nuit) un chanoine ? Aux offices religieux. À heures régulières, avec ses confrères, il entre dans le chœur de la cathédrale, s’installe dans son siège (une stalle), prie et chante la louange de Dieu. L’historien Patrick Demouy calcule qu’un chanoine occupe la cathédrale au moins 6 heures par jour. Durée extensible les jours de fête (Pâques, Noël, fête du saint patron…), car les cérémonies s’allongent.

Aux offices, s’ajoutent les messes, notamment pour l’anniversaire des morts. Cette activité est loin d’être anecdotique. Au XVIIIe siècle, dans la cathédrale de Rennes, 2500 messes funéraires par an doivent être célébrées par les chanoines ; ils n’en viennent pas toujours à bout… Bref, plus que l’évêque souvent absent, les chanoines sont les occupants de la cathédrale. Il serait donc dommage de ne pas en parler.

Différence moine et chanoine

À dévouer leur vie aux offices religieux, on pourrait confondre moines et chanoines. D’autant qu’ils forment chacun des communautés religieuses. À l’origine, chanoines et moines partagent leur repas avec leurs confrères dans un réfectoire et dorment les uns à côté des autres dans un dortoir.

À vrai dire, cet idéal communautaire tend à se relâcher chez les chanoines. Ils abandonnent le réfectoire et le dortoir et se retirent chacun dans une maison, dite canoniale. Ils ont une liberté de mouvement que n’ont pas les moines. Dans une cité épiscopale, il est courant de croiser un chanoine tandis que le moine reste habituellement cloîtré. Cependant, dans certains diocèses, surtout dans le sud de la France, des chanoines dits réguliers conservent une vie plus monastique.

Lire aussi : Joies et peines de la vie des moines au Moyen Âge

Brève histoire des chanoines

Effectifs de chanoines cathédraux en France

Les effectifs canoniaux varient d’un diocèse à l’autre : de 12 (vous comprenez la symbolique de ce nombre…) à 83, record atteint par la cathédrale de Laon. On ne s’étonnera donc pas de la grandeur de son chœur. D’une manière générale, les chapitres du nord de la France sont plus étoffés.

chœur de la cathédrale de Laon
Le très vaste chœur de la cathédrale de Laon (Aisne)
Chronologie des chanoines

Dès l’Antiquité chrétienne, des clercs vivaient autour de l’évêque pour l’assister et le suppléer dans certaines charges. Ils prennent le nom de chanoines au VIIe siècle. Au Moyen Âge, l’Église a essayé de les contraindre à un mode de vie régulier. Pour un résultat très mitigé.

À partir du XIVe siècle, la fonction de chanoine — le canonicat — apparaît surtout comme une source de revenus. À chaque canonicat est en effet attaché un revenu appelé prébende. Évêque, pape ou rois nomment donc chanoines des hommes qu’ils veulent récompenser.

En contrepartie, les chanoines sont de plus en plus privés de leur droit d’élire l’évêque, un pouvoir acquis vers le XIIe siècle au moment de la réforme grégorienne. En 1516, le concordat de Bologne entre François Ier et le pape sanctionne officiellement la perte de ce rôle. Les chanoines conservent néanmoins la gestion du diocèse à la mort de l’évêque, le temps de lui trouver un successeur. Ils ne sont donc pas totalement marginalisés.

Le chapitre cathédral : un groupe hiérarchisé

Le chapitre canonial

Les chanoines forment un groupe appelé chapitre canonial. Au sens large, ce chapitre intègre aussi des dignitaires. Ce sont cependant très souvent des chanoines. Ils exercent des fonctions précises :

  • le doyen, généralement élu par les chanoines, préside les assemblées du chapitre, marche en tête lorsque le groupe rejoint le chœur pour l’office.
  • Le chantre dirige le chant et se consacre au bon déroulement des offices et des processions.
  • Le chancelier garde les archives.
  • Le sacriste est responsable de la sacristie, donc des ornements et vêtements liturgiques.
  • L’archidiacre visite les paroisses du diocèse.
  • Le trésorier veille sur le trésor, composé moins de pièces d’or que de reliques et d’orfèvrerie

Ne vous attachez pas trop à ces appellations : d’un diocèse à l’autre, les titres et leurs désignations peuvent varier. Dans certains chapitres, le doyen est par exemple nommé prévôt ou prieur.

Les places de dignitaires sont recherchées, car, au-delà du prestige et du pouvoir qu’elles confèrent, elles sont plus rémunératrices. Il faut vraiment imaginer une rivalité entre chanoines (famille comprise) pour gagner les meilleures places.

Au bas de la hiérarchie du chapitre se trouve un « bas chœur ». Il se compose de laïcs ou de clercs subalternes chargés de suppléer les chanoines et de rehausser les offices par leur musique ou leur chant. Les chanoines recrutent notamment des enfants de chœur dont ils apprécient la voix. Ce bas chœur vit pauvrement. Comme le dit l’historien François Neveux, « l’Église a elle aussi son aristocratie [les dignitaires] et ses classes populaires ».

Fonctions d'un chapitre cathédral

De même que l’évêque, le chapitre possède des terres, des maisons, et des rentes ; il perçoit des dîmes, des droits seigneuriaux et autres taxes. Ce sont ces ressources qui alimentent la mense capitulaire, une partie des revenus du diocèse attribuée aux chanoines. Grâce à cette mense, le chapitre finance ses fonctions :

  • La (re) construction et l’entretien de la cathédrale, à travers la fabrique.
  • L’enseignement
  • La charité à travers l’hôtel-Dieu
Revenus et dépenses du diocèse. Mense capitulaire

Les chapitres sont riches. À la veille de la Révolution, celui de Chartres possède 7000 ha en Beauce, 124 seigneuries, l’ensemble produisant 200 000 à 300 000 livres de revenus annuels, d’après l’historien Michel Vovelle.

Par contre, pris individuellement, les chanoines sont plus ou moins riches. À chacun est attribué une prébende, une part inégale de la mense capitulaire. Mieux vaut être chanoine de Paris (7000 livres de revenu en moyenne à la fin de l’Ancien Régime) que chanoine de Saint-Brieuc, beaucoup moins doté (presque dix fois moins). Et même entre chanoines du même diocèse, les revenus sont inégaux. Le doyen reçoit une prébende bien plus riche que le dernier des chanoines. La plupart mènent cependant une vie prospère. L’historien Philippe Louprès en fait les meilleurs représentants du « moyen clergé », milieu intermédiaire entre les clercs sans bénéfices et les évêques.  

Bénéfice : Emploi ecclésiastique, conférant un titre et lié à un revenu. La charge de chanoine est un bénéfice, comme être abbé ou curé. Le clergé subalterne vit sans bénéfices.

Le quartier canonial : la présence spatiale des chanoines

Maisons canoniales Noyon
Entrée des maisons canoniales face à la cathédrale de Noyon. De vrais hôtels particuliers.
quartier canonial

Les chanoines habitent à proximité de la cathédrale, afin de se rendre rapidement aux offices quotidiens. Leurs maisons regroupées composent un quartier canonial (appelé aussi cloître). Cette cité dans la cité occupe une surface importante de la ville, car elle intègre aussi d’autres édifices comme le cloître (au sens restreint), des bâtiments agricoles, une bibliothèque… Les chanoines autorisent même l’installation de commerces (libraires, vendeur de cierges…). Le quartier canonial n’a pas la régularité des enclos monastiques à cause de la densité urbaine qui a compliqué l’installation des chanoines.

Porte saint-Omer
Porte des chanoines qui permet d’entrer dans le quartier canonial à Saint-Omer (Pas-de-Calais). Elle était fermée la nuit.

Malgré les transformations urbaines et la disparition des chapitres, certains quartiers sont encore assez bien préservés. Après la visite de la cathédrale, prenez le temps de les parcourir. Si vous marchez « rue du Cloître » ou « rue des chanoines », vous êtes au bon endroit.

quartiers canoniaux. Carte de France

Portrait haut en couleur des chanoines

Faisons plus intimement connaissance avec les chanoines.

Ils sont peu connus du grand public. L’histoire les a facilement oubliés, en rapport avec la discrétion de leur vie. Je vous ai trouvé cependant une poignée de noms célèbres.

Chanoines célèbres

Bien que souvent absents des grandes pages de l’histoire, les chanoines n’étaient pas aussi paisibles qu’on pourrait le croire. Le chapitre est très jaloux de ses droits et de ses privilèges : droit de justice, exemptions, droit de nomination, place dans les processions… D’où une multiplication de procès contre toutes les personnes ou institutions qui les concurrencent ou qui contestent leur pouvoir : évêque, seigneurs, abbaye, couvents…

Le comportement des chanoines fait également parler d’eux, notamment en raison de leur fréquent absentéisme

L'absentéisme des moines

Des officiers sont chargés de noter leur participation aux offices ou aux processions ou leur remettent des jetons de présence.

Les archives des tribunaux ecclésiastiques ne manquent pas d’anecdotes sur les dérives de certains chanoines, en dépit de leur statut clérical. À Strasbourg, selon l’historien Philippe Lorentz, ils vivent avec femmes et enfants dans la maison canoniale. Un peu partout dans les diocèses de France, on signale des scandales liés à l’abus d’alcool. Une réputation de bons vivants leur colle à la peau au XVIIIe siècle. Comme en témoigne une petite pièce de théâtre, « le chanoine de Reims ». Un auteur vient s’enquérir auprès de l’abbé de la Craie, chanoine de la cathédrale de Reims, du déroulement du sacre de Louis XV. L’interrogé ne se souvient de rien sauf du repas gargantuesque avec ses confrères la veille :

« A chaque bout de la table il y avoit des côtelettes de veau. Le Chanoine Gobart en mangea sept à lui seul, & Raclart onze ; il me semble que je les vois tous deux boire & manger. Gobart avoit une bonne trogne ; & comme il rioit toujours quand il avoit la bouche pleine, & qu’il parloit, il ne faisoit pas bon être de ses voisins.

Carmontelle, « Le chanoine de Reims », Proverbes dramatiques, 1781

La vie de chanoine est donc assez douce… jusqu’à ce que les Révolutionnaires s’intéressent à leur cas. Leur sort est scellé. Pour les hommes à la cocarde, les chapitres ne sont que des sociétés de rentiers oisifs et donc inutiles. Ils sont supprimés en 1790, en même temps que les abbayes. Il faut reconnaître que cette disparition n’émeut pas grand monde. Aujourd’hui, le statut de chanoine subsiste, mais principalement comme titre honorifique.

Je compte sur vous : quand vous vous approcherez du chœur d’une cathédrale, ayez une pensée pour les chanoines qui s’y installaient pour les 7-8 offices du jour, du lundi au dimanche. Cherchez aussi leur visage : ils se sont souvent fait représenter sur leur tombeau, ou sur les peintures ou sculptures qu’ils offraient à la cathédrale.

Peinture cathédrale Bayeux Larchamp chanoine
Dans cette peinture du début du XVe siècle, on reconnaît un chanoine à travers le personnage à genoux : il porte à son bras l’aumusse. Il s’agit du chanoine de Bayeux, Gervais de Larchamp, qui adresse ses espoirs de salut à la Vierge Marie et à son enfant. A voir dans la crypte de la cathédrale de Bayeux (Calvados).

En plus des chanoines, je vous propose d’autres détails à repérer lors de vos visites dans ce guide à télécharger.

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L’AUTEUR

Laurent Ridel

Ancien guide et historien, je vous aide à travers ce blog à décoder les églises, les châteaux forts et le Moyen Âge.

Ma recette : de la pédagogie, beaucoup d’illustrations et un brin d’humour.

Laurent Ridel

27 réponses à “Les chanoines, les oubliés des cathédrales”

  1. Avatar de jean michel
    jean michel

    quelle fabuleuse connaissance!

  2. Avatar de FREDI83
    FREDI83

    Aujourd’hui, cela existe toujours… Même si ce n’ est pas partout, cela dépend de l’ organisation de l’évêché : les chanoines séculiers sont des religieux nommés par l’ évêque, vivant selon une règle (souvent augustinienne). Ils sont généralement rattachés à une cathédrale ou une basilique. Ils forment ainsi un chapitre de chanoines, dont le doyen est « primus inter pares ». Le rôle du chapitre est de conseiller l’évêque et de l’aider à administrer le diocèse. Enfin, certains sont des chanoines honoraires, ce qui est une sorte de titre honorifique, par exemple pour des prêtres âgés en fin de carrière ayant rempli déjà de nombreux postes à responsabilité (doyen de secteur…)

  3. Avatar de Philippe
    Philippe

    Des chapitres ont existé hors du champ d’une cathédrale.
    Dans la ville de Mons (Belgique), 2 chapitres ont coexisté du XII au XIX siècle : Chanoinesses du chapitre de Sainte Waudru et Chanoines du chapitre de Saint-Germain. Le chapitre de ces derniers était attaché à la première église paroissiale de la ville tandis que les chanoinesses ont fait ériger leur propre collégiale de 1450 à 1650.
    Elles ont joué un rôle de puissance économique et politique important aux côtés du pouvoir comtal et du magistrat de la cité.

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Si ces chapitres sont séculiers, leur vie et leur puissance sont proches des chanoines de cathédrale.

      1. Avatar de PHILIPPE LEGALLAIS
        PHILIPPE LEGALLAIS

        Passionnant, comme d habitude !!

  4. Avatar de Pierre-Olivier
    Pierre-Olivier

    A Epinal c’était des Chanoinesses, dont les maisons dans le quartier du Chapitre à côté de la basilique Saint-Maurice existent toujours.

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Oui, il y a aussi des femmes chanoines. Par contre, elles ne desservent jamais de cathédrales.

    2. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Le nord-est de l’actuelle France accueillait plusieurs chapitres de chanoinesses très puissants, le plus puissant étant Remiremont.

  5. Avatar de ardoin
    ardoin

    Les chanoines avaient-ils droit à avoir femme et enfants ?

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Leur statut de clerc ne leur permet pas.

  6. Avatar de DUFAUR-DESSUS
    DUFAUR-DESSUS

    Merci Laurent pour cette riche présentation, c’est un beau cadeau.
    Quel régal.
    Cordialement
    Guy

  7. Avatar de andré BEDEAU
    andré BEDEAU

    Bravo pour cette nouvelle présentation de l’article . Les schémas explicatifs sont très clairs.
    La compréhension est parfaite !

  8. Avatar de Alain TRITZ
    Alain TRITZ

    Merci pour ce formidable article sur les chanoines. Très complet, très clair. J’en ai plus appris aujourd’hui sur les chanoines que durant toute ma vie.

  9. Avatar de Besset
    Besset

    Bonjour Laurent,
    Je lis toujours avec plaisirs vos infolettres.
    Par contre, pourriez-vous nous indiquer la période concernée par votre carte des effectifs de chanoines ?
    Bien cordialement,
    Evelyne,

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Votre question est pertinente au regard de l’évolution de l’effectif au fil des siècles dans chaque diocèe. La carte ne reflète pas une date précise, disons l’Ancien Régime, quand les effectifs sont fixés et à leur maximum.

  10. Avatar de Bacalou marie
    Bacalou marie

    Merci pour toutes ces informations 😊 claires et complètes
    Qu’en est il des chanoinesses ? De passage à Remiremont ds les Vosges on peut voir autour de l’église les anciennes demeures des chanoinesses j’avais cru comprendre que ce n’était pas des religieuses mais au contraire des séculières qui pour une raison x venaient se là se retirer du monde en amenant leur fortune ou comme qui profitait à l’église ?
    Merci et belle journée fériée

    Marie d’Evry

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Oui, vous avez raison : les chanoinesses de Remiremont n’étaient pas des religieuses mais des séculières. Elles ne prononçaient pas de voeux et pouvaient donc retourner dans le monde et se marier. Peut-être que celles qui restaient « amenaient leur fortune ». Mais ce n’était pas obligatoire car, comme les chanoines des cathéddrales, elles avaient droit à une prébende et donc une part des revenus de l’abbaye.

  11. Avatar de reginaldo maia
    reginaldo maia

    Bon jour, Laurent.
    Merci pour precieuses informations.
    La place que je vis a l’ adresse de Conego (chanoine) Celso Pinheiro, un ancien vicaire de ma petite village.
    Aprés sa mort a reçu le titre honorifique de Monseigneur.
    Cordialement,
    Reginaldo (Brésil)

  12. Avatar de Christian
    Christian

    Très intéressant comme habituellement.
    Merci

  13. Avatar de Bauchet

    Wouaah ! Article super interessant et richement documenté, sur une partie de l’histoire de l’Église méconnue ! Un grand bravo et un grand merci !

  14. Avatar de David GESTALDER
    David GESTALDER

    Superbe article très intéressant. Dans le département du Rhône à Salles-Arbuissonnas-en-Beaujolais, il y a eu de 1779 jusqu’à la Révolution française un chapitre de chanoinesses encore en très bon état de conservation.
    Les bâtiments des chanoinesses sont situés juste à côté de l’église Saint-Martin (ancien prieuré bénédictin fondé en 960 par le seigneur de Beaujeu).
    J’ai visité ce splendide site clunisien plusieurs fois.

    1. Avatar de Laurent Ridel
      Laurent Ridel

      Je connais ce site, l’ayant visité. C’est un bon exemple de ces chapitres qui, comme ceux des cathédrales, se sécularisent. Les chanoinesses finissent par vivre assez librement.

  15. Avatar de Eric Bourdery
    Eric Bourdery

    Merci pour cette présentation à la fois très instructive et agréable.

  16. Avatar de Marie-Christine Gruselle
    Marie-Christine Gruselle

    En effet, comme le dit Philippe de Mons, il existe aussi des églises dites « collégiales » dont le service est assuré par un collège ou chapitre de chanoines.
    Ces églises ne sont pas des cathédrales car il n’y a pas d’évêque !
    Ce sont souvent des églises qui ont été créées et dotées financièrement par un seigneur ou un propriétaire fortuné.

  17. Avatar de Elsa ALTIPARMAKIAN
    Elsa ALTIPARMAKIAN

    Bonjour
    Merci encore pour ce superbe article. Quartier canonial à Viviers en Ardèche. Les maisons de chanoines ont presque toutes été détruites mais une très belle a été restaurée (maison de sampzon). Mais surtout, le mur d’enceinte du quartier canonial est intact. Unique en France.

  18. Avatar de Philippe Bonargent

    Bonjour Laurent,
    En réponse à vos infolettres que j’apprécie du dimanche, le 13 juillet, nous avons été informés de l’existence des Chanoines oubliés des Cathédrales. Je souhaiterais vous transmettre quelque informations sur le Chanoine Georges Lemaitre, qui a formulé une vérité sur l’origine de l’univers, était il Chanoine des cathédrales ? pourriez vous me donner plus de précision.
    Astronome, prêtre catholique, physicien, professeur, Georges Lemaître est un scientifique Belge du 20ème siècle. Lemaître propose en 1927 le modèle d’un Univers en expansion. C’est une idée révolutionnaire pour l’époque : alors que tout le monde, Einstein compris, imagine un Univers immuable, statique. Le Chanoine Scientifique, suggère au contraire l’idée, avec commencement. Il imagine alors sa dynamique en sens inverse, pour en déduire une seconde théorie : celle de l’atome primitif. Il soupçonne que les évènements qui se sont produits au moment de la naissance de l’Univers ont laissé une trace sous forme d’un rayonnement cosmique, appelé atome primitif. Si l’univers enfle et s’étend dans toutes les directions, cela signifie, en déroulant le film des événements à l’envers, que toute la masse de matière qu’il contient a forcément dû se trouver, en un très lointain passé, comprimée aux dimensions d’un atome. L’idée développée par l’abbé Lemaître est que si on inverse la trajectoire de toutes ces galaxies, et qu’on regarde où elles étaient dans le passé, on obtient une convergence, à un point unique, un état initial de l’univers que Lemaître a décrit comme la théorie de l’atome primitif, et qu’on appelle aujourd’hui le Big Bang.
    « Vos calculs sont corrects, mais votre physique est abominable », lui lance alors Einstein.
    S’il n’avait pas été prêtre, on aurait donné raison plus vite à Georges Lemaître. Mais sans doute aussi fallait-il qu’il fût prêtre pour songer à un commencement du monde.
    Hubble en 1929 a dit : C’est pour cette raison qu’on a longtemps pensé que Lemaître n’était qu’un théoricien, et pas un astronome se servant des données d’observations.
    Ce fameux « rayonnement fossile » encore considéré aujourd’hui comme la meilleure preuve en faveur de la théorie du big bang est une belle revanche pour l’homme d’Eglise rabroué par Einstein et oublié du Nobel, alors que ses travaux sur l’origine de l’univers auraient largement mérité qu’il reçoive ce prix.
    ‘Le pape Jean-Paul II lui aurait déclaré : « Nous sommes bien d’accord, monsieur l’astrophysicien : ce qu’il y a après le big bang, c’est pour vous ; et ce qu’il y a avant, c’est pour nous… » Une sorte de Yalta (méta-)physique qui aura été au cœur de la vie et de la pensée de l’abbé.
    D’ailleurs, beaucoup de physiciens s’accordent à dire qu’il aurait partagé le prix Nobel de physique de 1978 avec Penzias et Wilson, s’il avait été en vie. Georges Lemaître est donc aujourd’hui considéré comme l’un des fondateurs de l’une des théories les plus importantes du 20ème siècle, en plus d’être un membre éminent de l’Eglise catholique. Après un vote de l’Union astronomique internationale en 2018, a vu son nom évoluer de loi de Hubble à loi de Hubble-Lemaître.
    Pour Lemaître, science et religion constituent deux voies d’accès bien distinctes à la vérité. Il s’est employé toute sa vie à préserver cette séparation qui protège les deux côtés. Ainsi la science ne peut-elle fonder ni limiter la théologie. Et la religion ne peut brider les avancées de la science. En parlant du principe que l’univers est en expansion, Lemaitre a fait valoir que, si la possibilité d’observer le passé nous était donné, l’univers que nous verrions rétrécirait progressivement jusqu’à sa masse tout entière se concentre en un point. Ce serait à ce point, soutenait-il, que l’espace-temps se seraient né et entrelacés pour la première fois.’
    Voici une vérité qui a une certaine époque ne pouvait être conçu comme une vérité. Mais qu’est-ce que la vérité et comment y accéder puisqu’on ne peut la confondre avec la réalité qui, elle, n’est pas une valeur et relève du simple constat ?
    Un grand merci.
    Philippe : Bonargent.

  19. Avatar de Jean-Jacques Oerlemans
    Jean-Jacques Oerlemans

    Quel plaisir de vous lire !

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