Il vous arrive peut-être de sortir votre smartphone pour prendre des photos d’une belle église. D’autres visiteurs tiennent plutôt de gros appareils coûteux entre leurs mains. Est-ce la condition pour produire de superbes clichés et épater vos amis ?
Vous savez sûrement que les appareils-photos reflex ou hybrides sont réputés produire de belles images. En même temps, ils sont lourds et encombrants. Défauts que n’ont pas les smartphones. Et comme ces derniers ne cessent de progresser dans leur performance photographique, il pourrait s’ériger en une alternative sérieuse au cas où vous souhaiteriez changer de matériel. Rivalisent-ils vraiment avec les gros appareils ? Suffisent-ils dans les conditions parfois difficiles d’une prise de vue dans les églises ?
Pour le savoir, je suis parti en reportage, un smartphone dans la poche et un reflex dans le sac à dos. Comparons les résultats.
Note technique : mes appareils sont un smartphone moyen de gamme (un Xiomi MI 9 Se) et un appareil-photo reflex assez avancé (Nikon D7500). Mon test n’a aucune valeur scientifique puisqu’il ne se fonde que sur ces deux modèles et que je ne décris pas toutes les cas de figure photographiques. Enfin, je ne touche pas de commissions pour avoir cité ces deux marques 🙂
Test du smartphone en extérieur
Dans des conditions idéales (à l’extérieur, par une journée ensoleillée), le fait de photographier au smartphone ne paraît pas un handicap.
Dans l’exemple suivant, les couleurs paraissent naturelles et le contraste semble bien maîtrisé.
J’obtiens d’assez bons détails aussi bien dans les branches au premier plan que dans les pierres de l’église.
Plus je zoome, plus je perçois le traitement un peu trop poussé que le programme inclus dans le smartphone a automatiquement appliqué sur la photo. Opération qui rend l’image belle de loin mais loin d’être belle, pour peu qu’on se rapproche. Ma photo se révèle proche d’une peinture.
Cependant, rien de très méchant. De toute façon, qui regarde ses photos d’aussi près ? Qui les imprimera au format d’un poster ? Peu d’entre vous. Affichés sur un ordinateur, même en plein écran, ces détails disgracieux se voient à peine.
Test du smartphone en intérieur
Soumettons le smartphone à des conditions plus difficiles. Entrons dans une église. A l’intérieur, faute de luminosité, les appareils-photos souffrent et piochent dans leur réserve. C’est un très bon test pour savoir ce que vaut votre équipement. Résultat courant : la photo est floue, molle (les couleurs semblent comme délavées) ou pleine de bruit numérique (une sorte de grain recouvre l’image). Voyons comment mon smartphone s’en sort.
Petit jeu : saurez-vous différencier entre les deux images suivantes, celle prise avec le reflex et celle avec le smartphone ?
Verdict : la deuxième image vient du reflex. Elle est un peu plus sombre, plus colorée, plus contrastée. Cependant elle n’est pas nettement meilleure. Sauf si on la zoome à 100 %.
Encore une fois, à taille normale, la différence qualitative est peu perceptible auprès de votre public. Si votre objectif se limite à montrer vos photos sur écran, ou à les partager sur Facebook ou Instagram, votre smartphone suffira. Si vous voulez imprimer vos œuvres pour les insérer dans les grands panneaux publicitaires aux carrefours de votre ville, il faudra investir dans du matériel plus professionnel. Ce n’est pas votre cas, rassurez-moi ?
Le problème du zoom
En raison de sa légèreté, le smartphone peut vous rendre plus audacieux dans vos prises de vue qu’avec un reflex. Vous oserez le tenir en bout de bras, au ras-du-sol, en plongée ou en contre-plongée.
Faut-il alors renoncer à l’appareil-photo reflex au profit du smartphone ? Non, car il y a des photos que je ne pourrais jamais faire au téléphone. Son principal défaut est le zoom. Vous ne pouvez pas zoomer avec un smartphone sauf artificiellement. Sur votre écran, l’image semble grossir mais c’est un traitement informatique qui vous donne cette illusion. Le rendu paraît sale. Autrement dit, avec un smartphone, vous devriez obtenir de belles photos d’ensemble mais plus difficilement des photos de sculptures ou de détails architecturaux un peu éloignés. Or, dans une église, ce genre de sujet se trouve fréquemment en hauteur.
Ce défaut est partiellement comblé sur certains modèles grâce à l’installation de plusieurs objectifs. Mon smartphone a par exemple un objectif zoom (un téléobjectif plus exactement), un objectif large (un objectif grand angle) et un objectif ultra-large.
A l’inverse d’un téléobjectif, un objectif grand-angle vous ouvre un grand angle de vue. Sur mon smartphone, j’en abuse car il donne du dynamisme à mes photos grâce aux lignes de fuites créées par la perspective. Un effet que j’obtiendrais difficilement avec mon reflex sauf à acheter un objectif spécifique.
Vous l’avez compris : un smartphone milieu-de-gamme peut se débrouiller à l’intérieur d’une église. La plupart des « spectateurs » de vos photos différencieront difficilement les clichés pris avec l’un ou l’autre appareil, à taille normale.
Pour autant, je ne peux pas me dispenser de mon reflex. D’une part, parce que je suis exigeant sur la qualité de mes photos. D’autre part, parce que certaines situations photographiques (sujet éloigné et sombre notamment) ne sont accessibles qu’aux gros appareils.
Qu’importe votre équipement. Dans la plupart des cas, vous pourrez réussir vos photos car, comme on le répète souvent, c’est moins l’appareil qui fait la qualité de la photographie que celui/celle qui le tient.
En commentaire, parlez de vos propres expériences photographiques. Avez-vous un type d’appareil privilégié : smartphone, tablette, compact, bridge, hybride ou reflex ? Partagez-vous mon ressenti ?
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