Partout, les croyants ont créé des édifices où ils se rassemblent et organisent des cultes et des cérémonies, méditent et espèrent. Chaque religion a ses lieux de prière. En quoi se différencient-ils ?
Ecoutez l’épisode (10 mn) :
Il y aurait plus de 10 000 religions dans le monde. Je m’en tiendrais ici aux lieux de culte relevant des 5 principales religions en nombre de fidèles :
- L’église catholique
- Le temple protestant
- La mosquée
- Le temple hindou
- Le temple bouddhiste.
À votre immense déception, je n’évoquerai donc pas le pastafarisme par exemple : ses fidèles sont trop peu nombreux. Dommage car j’aurais aimé vous parler de cette religion parodique. Ses adaptes, une passoire sur la tête, affirment que le monde a été créé en un jour par un monstre volant au corps de spaghettis.
Chaque religion, même le pastafarisme, se distingue par l’architecture de ses lieux de culte, leur décoration et les rites qui se déroulent à l’intérieur. Certaines refusent notamment de représenter leur dieu sous forme de peintures ou de statues.
Avertissement : je vais être caricatural dans mes descriptions. La réalité architecturale est toujours plus complexe.
L’église catholique : un édifice sacré
Pour les familiers du culte catholique, je vais ici enchaîner les banalités. Mais comprenez qu’elles deviennent des originalités en comparaison des autres religions.
L’église catholique est plus qu’un lieu de réunion et de prière : c’est aussi la maison de Dieu. Qu’est-ce que ça veut dire ? Pendant la messe (fixée principalement le dimanche), le Christ se rend « présent » à travers le pain et le vin partagés lors de la cérémonie de l’eucharistie. D’une certaine manière, la divinité habite donc le lieu. D’où le caractère sacré d’une église, un statut que ne reconnaissent pas les musulmans à leur mosquée ou les protestants à leur temple.
De la chapelle à la cathédrale, le plan d’une église n’est pas réglé même si la forme rectangulaire ou en croix latine a beaucoup de succès. Par contre, l’orientation des églises catholiques est presque immuable : vers l’est. Je vous explique pourquoi ici (non ce n’est pas pour marquer la direction de Jérusalem).
Les églises sont généralement très ornées. Ce qui, soit dit en passant, fait le bonheur de visiteurs comme moi et m’assure d’inépuisables idées d’articles pour ce blog. Dans l’église, on trouve des statues du Christ, de la Vierge et des saints. Des épisodes de leur vie sont développés sous la forme de vitraux multicolores et de peintures.
Le mobilier occupe de l’espace : les fidèles s’assoient sur des chaises et des bancs ; le prêtre célèbre la messe à partir d’un autel aujourd’hui placé au centre de l’église. Au fond, les hosties sont enfermées dans un tabernacle, lui-même installé sur un second autel. D’ailleurs, une lumière ou une bougie rouge y symbolise en permanence la « présence » du corps du Christ.
Le temple protestant : une architecture dépouillée
Lors des journées du patrimoine, j’ai visité un temple de ma ville. Un caractère m’a sauté aux yeux : Il est beaucoup plus sobre que les églises catholiques. Et ce en partie pour une raison de doctrine : les protestants ne reconnaissent pas le culte des saints et de la Vierge Marie. Donc, vous n’y trouverez aucune statue ou aucun vitrail racontant une histoire chrétienne. Tout au plus, une croix nue ou un crucifix décore la salle.
Ce dépouillement se retrouve dans l’architecture. À moins que le culte ait pris place dans une ancienne église catholique, le temple protestant est peu ostentatoire. Parfois il ne se distingue pas des bâtiments voisins. À tel point que dans ma ville j’étais passé plusieurs fois devant sans remarquer la fonction religieuse de l’édifice.
La mosquée : tout commence par la lettre M
Les catholiques ont leur clocher et leurs cloches tandis que les musulmans ont leur minaret, d’où le muezzin appelle à la prière cinq fois par jour. Les catholiques se rendent dans leur lieu de culte surtout le dimanche alors que les musulmans ont adopté le vendredi. Mais les différences sont plus flagrantes à l’intérieur.
D’abord, le sol n’est pas encombré de mobilier : alignés en rangées, les fidèles se tiennent assis ou debout sur des tapis. Régulièrement ils se prosternent. Il y a tout de même un minbar, une chaire accessible par un escalier. C’est de ce poste élevé que l’imam prêche. Comme dans les temples protestants, les représentations figuratives sont absentes, même celle de Dieu. Il est interdit de le peindre ou de le sculpter. Des versets du Coran décorent alors les murs.
Dans une mosquée, repérez enfin le mihrab, une petite niche vide. Creusée dans le mur, et souvent richement décorée, elle indique la direction de la Mecque, la première ville sainte des musulmans. En France, le mihrab est par conséquent percé côté sud-est. Les fidèles se tournent dans cette direction lors de la prière.
Le temple hindou et ses dieux étranges
Les hindous se recueillent déjà dans leur maison : à cet effet, ils ont aménagé un petit autel devant lequel ils prient au lever et au coucher du soleil.
Les fidèles se rendent aussi au temple pour visiter les dieux. Ils ne viennent pas les mains vides : ils offrent des fruits, des fleurs ou des parfums à l’image du dieu local, souvent une statue. Or, l’hindouisme compte plusieurs milliers de dieux. Les plus connus agitent souvent plusieurs bras. Vous reconnaîtrez sans peine Brahma à ses 4 têtes, Shiva à son trident (comme Poséidon) et Ganescha à sa tête d’éléphant. Dans le temple hindou, la demeure du dieu se réduit à une chambre carrée sans ouverture, à l’exception d’une porte.
Au-dessus de la chambre s’élève une tour en forme de montagne (appelé shikara ou vimana selon la région de l’Inde). L’architecture des temples se distingue donc très nettement des églises catholiques à ce détail près : ils sont tous orientés d’après un axe est-ouest. On arrive toujours à trouver des points communs entre religions, même lointaines.
Le temple bouddhiste, une gestion par les moines
Le bouddhisme est beaucoup plus varié qu’on ne le pense. En France, on connaît surtout le courant tibétain. Chaque région bouddhiste du monde a développé une architecture typique pour ses temples. Néanmoins un des types les plus marquants est la pagode, fréquente en Chine, en Corée et au Japon. Chacun de ses étages est surmonté d’un toit largement débordant.
Lors des cérémonies, les fidèles apportent des offrandes de nourriture, de fleurs et d’encens. Ils récitent des prières et s’assoient aux pieds de la statue de Bouddha pour méditer.
Nul besoin de voyager très loin pour visiter ces différents édifices religieux. A côté des 70 000 églises catholiques, l’historien Mathieu Lours comptabilise en France 4000 temples protestants et 2500 mosquées. Sans oublier plusieurs dizaines de centres bouddhistes. Vous trouvez même dans le quartier de la Chapelle, à Paris, un temple hindou dans lequel vous entrez librement à condition de vous déchausser au préalable. D’où l’étalage de chaussures devant la porte.
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